Chers amis,
Que cette année jubilaire soit pour vous belle et sainte ! Il va y avoir tant d’anniversaires, que c’est presque une fête continuelle d’être catholique, quand on y songe un peu…
Le pape François, dans sa dernière encyclique, nous désigne le Cœur de Jésus comme horizon de notre vie spirituelle. J’ai été touchée d’y trouver une référence au cardinal Newman, et à sa devise épiscopale.
J’aime penser que ce sont les saints qui s’inquiètent de nous instruire, plutôt que nous qui choisissons de nous y intéresser. Toujours est-il, chers amis, qu’il est urgent aujourd’hui de redécouvrir le lien entre l’intelligence et le cœur.
Dans l’Idée d’université, le saint cardinal rappelle que « la foi est un acte de l’intelligence qui a pour objet la vérité et qui conduit à une connaissance ». Cependant, « à mesure que le levain luthérien faisait son œuvre, il devenait de plus en plus à la mode de prétendre que la foi était, non l’acceptation d’une doctrine révélée, ni un acte d’intelligence mais une impression, une émotion, un attachement, une appétence. »(1) Le cardinal déplore alors comment, chez les chrétiens, le goût et le sentiment prennent le pas sur toute démonstration ; comment rien ne reste objectif, et comment la religion devient une réponse aux besoins de la nature humaine et non une œuvre de Dieu.
C’est à partir de là seulement, que nous pouvons échapper à un piège, un contresens piétiste sur la devise du cardinal Newman. Cette devise, qu’il tient de saint François de Sales, il l’a choisie à cette même époque de sa vie, où il défendait la théologie et l’importance de la formation de l’intelligence dans l’éducation des cœurs.
« La devise du Cardinal Newman, Cor ad cor loquitur, ou « le cœur parle au cœur » nous donne une indication sur la manière dont il comprenait la vie chrétienne : un appel à la sainteté. Il nous rappelle que la fidélité à la prière nous transforme progressivement à la ressemblance de Dieu » disait Benoit XVI lors de sa béatification.
Notre cœur n’est en rien comparable au divin cœur de Jésus. Le nôtre est toujours faible, indécis, ingrat. Nos cœurs ont à se laisser instruire auprès de Lui par la prière.
Alors que les diverses crises dans l’Église peuvent décourager, le choix de la formation des cœurs – parce qu’un cœur, une conscience se forme, s’éduque – représente certainement le choix le plus rationnel. Il ne s’agit pas d’abord d’être nombreux, mais de savoir pour quoi et pour qui nous travaillons, à qui nous devons nous adresser pour y parvenir.
« Mon Dieu, mon Sauveur, j’adore ton Sacré-Cœur. Il est le canal à travers lequel nous sont parvenues toute ta surabondante affection humaine et toute ta divine charité. Toute ton incompréhensible compassion pour nous, comme Dieu et comme Homme, comme notre Créateur, notre Rédempteur et Juge, nous est venue et nous vient dans un flot indissociablement mêlé à travers ce Sacré-Cœur. Remplis mon cœur de ta présence, afin que ni les événements de la journée, ni les circonstances du temps présent n’aient le pouvoir de le troubler, mais que dans ton amour et dans ta crainte il puisse trouver la paix » Cardinal John-Henri Newman(2)
Que ces vœux, chers lecteurs, vous encouragent dans vos entreprises, vos apostolats dans la seule bonne direction : le Cœur du Christ, par Marie notre mère.
Pour 2025, hauts les cœurs !
(1) éd. Ad Solem p100
(2) Méditations sur la doctrine chrétienne ed. Ad Solem p134