Chasteté sacerdotale ou conjugale, raison conjointe d’espérer
Journée pour les prêtres Lundi 21 janvier 2019, de 9h à 17h, à Versailles
déjà 10 ans !
Organisée par l’abbé Bruno Bettoli (Versailles) et Gabrielle et Bertrand Vialla, présidents du Centre Billings France.
Le prêtre s’est laissé saisir par l’Époux pour prendre soin de son Église. Parmi les besoins les plus essentiels et les plus urgents, se trouve la tâche « d’exposer sans ambiguïté l’enseignement de l’Église sur le mariage » et d’accompagner les époux sur le chemin de la chasteté conjugale. Pour cela, une lente et profonde éducation du cœur est nécessaire.
La journée que nous proposons ici n’a d’autre objectif que de favoriser cela, grâce à la participation de foyers-moniteurs du Centre Billings France. Il ne s’agit pas en effet de simplement rappeler la théologie du corps mais bien plutôt de commencer ou de poursuivre un compagnonnage avec des couples semblable à celui qui permit à saint Jean-Paul II de devenir un véritable pasteur au service de la chasteté conjugale et de la vie.
Le programme se dédouble en une journée « de base », recommandée pour les prêtres venant pour la première fois, et une journée d’approfondissement.
Chacun pourra faire son programme à partir des deux ensemble de thèmes proposés, voir la liste non définitive ci-dessous.
Journée « de base » :
- Physiologie de la fécondité, responsabilité par rapport à la vie, méthodes d’observation du cycle
- Régulation naturelle des naissances : découverte, mise en place, pratique, vécu du point de vue de l’homme et de la femme
- Contraceptions : fonctionnement, conséquences
- Réponse aux objections classiques à la régulation naturelle des naissances
- Témoignages : la conversion sur la chasteté, toujours merveilleuse
Journée d’approfondissement
- Sacerdoce et virginité féconde de Notre-Dame. Dom Hervé Courau, abbé de Notre-Dame de Triors
- Guérison et libération au service de la chasteté. Abbé Jean-Baptiste Edart (Communauté de l’Emmanuel)
- Recevoir le féminin, le cycle, la maternité. Gabrielle et Bertrand Vialla
- Humanae Vitae : la positivité du respect des deux significations de l’union conjugale. Père Alain Mattheeuws, sj
- Humanae vitae en paroisse, pour les fiancés, mise en commun de nos expériences.
au Centre Ozanam, 24 rue du maréchal Joffre, 78000 Versailles
Messe possible à 17h15.
Participation libre aux frais de la salle. Cantine sur place. Parking. Hébergement possible dans un presbytère ou chez un foyer de Versailles.
Renseignements et inscriptions :
bruno.bettoli@catholique78.fr et 06 98 04 21 86
50 ans d’Humanae Vitae : quel week-end extraordinaire !
Action de grâces pour « Venez à l’écart » les 4 et 5 août 2018 à Kergonan
Merci aux moines de l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan pour leur accueil, leur soutien et leur prière, ainsi qu’aux 35 foyers-moniteurs du Centre Billings France qui ont œuvré généreusement à la réalisation de cet événement inoubliable pour célébrer les 50 ans de l’encyclique « prophétique et providentielle » de Paul VI.
- Le Cardinal Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, lors d’une courageuse conférence « Humanae Vitae, voie de sainteté pour notre temps », à écouter ici, nous rappelle le caractère vertueux de la régulation naturelle des naissances et la nécessité d’y soumettre notre intelligence et notre cœur. Un art de vivre en découle, qui nous mène vers un mode proprement conjugal de la sainteté.
- Des témoignages authentiques et édifiants de couples-moniteurs Billings, très différents, engagés et disponibles, à retrouver petit à petit dans notre rubrique vidéos et sur la chaîne youtube Humanae Vitae à laquelle vous pouvez vous abonner
- Jusqu’à 600 personnes motivées participent aux activités malgré la chaleur caniculaire ! Le cadre un peu austère de l’abbaye de Kergonan et la prière douce et lente de ses moines contrastent avec l’ambiance estivale de la baie de Quiberon.
- Enfin, le sourire, la joie, l’empathie et le dévouement des foyers du Centre Billings France, tous vêtus de polos blancs créés pour l’occasion, venus des 4 coins de la France, nous confirment que le vrai bonheur conjugal consiste à se donner, sans égoïsme, et démontrent dans le réalité d’aujourd’hui la justesse d’Humanae Vitae.
Christophe et Oriane.
Quelques photos:
Scandales et conversion à tous les étages !
Effet de sidération, profonde lassitude, écœurement, sourde colère… face aux révélations de ces nouveaux ou vieux scandales pédophiles, face aux multiples abus d’autorité de ceux qui sont, selon la définition donné par le Christ, serviteurs du plus petit et du plus vulnérable, face à un réseau «pro-gay» qui propage une complicité intellectuelle et organique bien peu évangélique. Rien de nouveau, pourtant. Déjà sous Jean-Paul II ou Benoit XVI de terribles hontes secouaient ainsi le peuple chrétien.
A chaque fois, on s’assoupit. On oublie un peu. Chaque réveil apporte une nausée plus violente : le monstre à têtes ignobles est donc encore là. Comment cela… l’autorité ecclésiale ne l’a donc toujours pas dégagé ? En réalité, ce monstre peut-il l’être avant le retour du Christ ? Mais, un terrible doute survient : est-il seulement encore combattu ? Certains semblent oublier que le combat spirituel existe, que tout ne se résout par une miséricorde mal comprise, sans justice et sans réparation.
En ces temps de christianophobie larvée, on aimerait se passer du lynchage médiatique sur l’Église, sur les prêtres. L’avocat du diable rétorquerait que radicalité évangélique, chasteté selon l’état de vie sont bien plus exigeantes que les lois civiles, et pourtant de facto, les victimes semblent ne pouvoir attendre de protection et de réparation que par les jugements des tribunaux civils et par voie de presse.
S’il n’y a pas de condamnation au pénal bien bruyante, pas de presse pour remuer l’affaire, l’autorité ecclésiale se permet de « souffler » ; les mauvaises langues disent « étouffer ». Et si la presse révèle des faits alors on a vite tendance à crier au complot. Drôle de paradoxe. Les victimes sont renvoyées vers la justice civile, la presse pour obtenir la fin d’état de nuire… mais si celles-ci à leur tour accablent – secret de la confession, destruction ou dissimulation de documents, auto-gestion calamiteuse, déplacement des bourreaux, achat du silence, utilisation d’un vocabulaire considéré désuet… – on s’insurge. A partir de quand obtient-on une réelle remise en cause des modes de fonctionnement ?
Faute de réponses appropriées, de rappels de la vérité, les erreurs se répandent… Les actes sexuels « inappropriés », faute de sanctions proportionnées se propagent. On le sait, nombre de pédophiles sont eux-mêmes d’anciennes victimes d’abus. Le relativisme moral, comme la permissivité contribuent à la propagation du mal, autant que le cléricalisme.
Les « méchants » espèrent ainsi obtenir par la lâcheté des bons que des pans de morale tombent en désuétude. La morale ce n’est pas la foi nous rappelle-t-on. La sexualité, on en a trop parlé nous répète-t-on. À qui ? aux victimes qui pour certaines n’ont pas eu la force de dénoncer plus vite, de s’opposer ; aux parents qui ont fait confiance, qu’on a souvent abreuvé de bonnes paroles ; aux bourreaux qu’on n’a pas arrêtés, et dont on n’offre l’occasion d’une vie de pénitence qu’à un âge trop avancé. Malheur à celui qui prétendant que la sexualité est une composante optionnelle de la vie chrétienne, amène lui-même le scandale par là. C’est une guerre d’usure.
Seulement une certaine justice immanente collective existe. Nous sommes faits pour adhérer au bien. Quand nous nous en détournons, en actions ou par complicité, les innocents, les petits trinquent. Face à cette détresse du pauvre, Dieu ne reste pas insensible. L’Esprit-Saint suscite dans l’Église, épouse du Christ, des saints qui crient vers le ciel, donnent leur vie et se retroussent les manches. Notre espérance découle de notre foi. « Quand le péché abonde, la grâce surabonde. »
Pour les cas présents, saint Pierre Damien est donné en exemple. Car tous les clercs ne sont pas lâches ! Il s’agit d’y associer sainte Hildegarde, donnée par Benoit XVI comme modèle de résistance au péché des clercs. Saint Louis de France est un exemple pour le fidèle laïc. Il endosse la responsabilité de son état. Ce sens de la justice oblige les autres membres du corps mystique. L’institution Église est certes l’ensemble des hommes pécheurs qui la constitue. L’Église, corps mystique du Christ, rendue sainte et immaculée est celle de tous ceux qui ont lavé leur vêtement dans le sang de l’Agneau. Notre-Dame, mère de l’Église, Immaculée, est-elle suffisamment honorée, aimée, surtout priée ?
Ce n’est pas le monde des bisounours. La chasteté n’est pas décorative, pour ceux qui ont le sens de l’esthétique. C’est l’intégration réussie de la sexualité dans la personne. Intégration capable de recevoir aussi bien la dignité du corps humain, le respect de la valeur du féminin et du masculin, même profondément blessé, en soi-même et en autrui. La sexualité n’est pas laissée à l’arbitrage de chacun, à l’opinion publique. Elle doit être le lieu d’une évangélisation des personnes, et de la culture. Prioritairement. À moins, que nous préférions que la culture post-moderne s’occupe de nous ; car, alors, nous en aurons de plus en plus besoin pour faire la police, pour réguler nos débordements.
Non, définitivement non, ce ne sont pas les lois du monde qui régissent le corps du Christ. Préférons la loi du Seigneur ! Que vienne le temps du rejet des compromissions, et des calculs. À protéger l’image abstraite, idéalisée de nos institutions, paroisses, écoles, à force de faire petits calculs politiques pour ne pas perdre d’acquis, ou d’influence… on oublie le bien de chaque personne, son éducation profonde. On en oublie la charité, qui est un don gratuit. Un grand réveil… voilà ce que nous devons nous souhaiter. Courage et conversion à tous les étages !
Gabrielle Vialla
Humanae Vitae à l’abbaye de Kergonan : la conférence du cardinal Sarah
« Humanae Vitae, voie de sainteté pour notre temps »
Voici la conférence du cardinal Robert Sarah, le 4 août 2018
Voir ici le texte intégral.
Combien de temps encore…
Réaction de Gabrielle Vialla à Monique Baujard, qui fut la directrice du Service national famille et société de la conférence des évêques de France, et dont une interview récente sur RCF est souvent citée ou reprise.
Combien de temps encore devrons nous-supporter les mises en garde hautaines à propos d’Humanae vitae ?
Les catholiques seront-ils les derniers à rester sur une vision soixante-huitarde, et à ne pas ouvrir les yeux sur l’aliénation que constitue la pilule sur les femmes depuis 50 ans. Lisez J’arrête la pilule de Sabrina Debusquat : aujourd’hui, ce sont des féministes athées qui alertent sur des faits que Paul VI avait prédit. La pilule constitue un moyen actuel insidieux de domination des hommes sur les femmes.
Pilule dès le premier rendez-vous gynécologique alors que la jeune fille est à peine réglée, au cas où, dit-on – à moins d’avoir une maman réactionnaire. Matraquage scolaire anti-MST et sexe sûr. Le lot commun, systématique est loin d’une vie gynécologique tranquille. Il faut même un véritable parcours du combattant pour échapper à cette « libération ». La contraception et ses effets secondaires, dont l’avortement n’est pas le moindre, ne sont pourtant portés que par les femmes. Et Monique Baujard parle du paternalisme de Paul VI ? À l’occasion des cinquante ans d’Humanae Vitae, en termes de bilan de cet encyclique, c’est bien pâle.
Née en 1977, ma génération fut celle des enfants du divorce et du sida. Mes camarades du lycée, et de la faculté, en manque affectif chronique étaient les victimes consentantes des garçons « grâce à » la pilule et au préservatif. La génération suivante, celles de mes filles c’est celle du porno et de l’identité de genre ! Elles sont jaugées sur les critères physiques virtuels de la putain ou de l’androgyne. Pour certaines, elles subissent des hormones contraceptives alors que leurs ovaires n’ont même pas la maturité nécessaire pour que cela ne remette pas en cause gravement d’emblée leur fertilité. Les médecins le savent (voir Le livre noir de la gynécologie) mais qu’à cela ne tienne puisqu’on parle, à tous et pour tous, des futurs progrès : congélation des ovocytes, GPA… La fécondité est-elle un don ou un marché ? Pour les jeunes filles d’aujourd’hui comme pour leurs mères, la question n’est pas ce mythe paternel culpabilisant que sous-entend Monique Baujard, mais la question est bien « Papa où t’es ? » Question qui devient cruellement, et pas seulement au figuratif : Mais c’est quoi un papa ? C’est quoi un père ? Qui est notre Père ?
Paul VI est bien l’écho de la voix du Rédempteur, que j’ai eu la chance de pouvoir entendre jeune, alors que j’ai vu tant de femmes pleurer parce que la génération de Monique Baujard, elle-même encore très gâtée en termes de transmission, a jugé bon, dans son féminisme inquisitoire, de mettre sous le boisseau Humanae Vitae, de l’exclure de la catéchèse et de la préparation au mariage. Certes ce fut avec la complicité d’un épiscopat rarement prêt à prendre sur lui le martyr moral de Paul VI… Humanae Vitae c’est l’écho du Rédempteur, un écho clair, univoque, limpide, compatissant envers nos fragilités, que nous avons tant besoin d’entendre de nouveau de nos pasteurs. Car Humanae Vitae est d’abord un moyen de guérison du féminin et du masculin, de la maternité et de la paternité. Le père est celui qui s’oublie pour sa femme et son enfant. Le père est capable d’une ascèse, capable de recevoir le féminin chez son épouse, capable d’être le garant de la vérité interne de l’acte conjugal !
Non seulement Humanae Vitae était prophétique, mais comme l’a dit aussi saint Jean-Paul II, Humanae Vitae était providentielle. Dans la déferlante de culture de mort des 50 dernières années, l’Église catholique fut ainsi à la pointe de la défense de la féminité et de la maternité, à son fondement. Humanae Vitae c’est le respect profond du masculin pour le rythme du cycle féminin. Le cycle féminin, avec Humanae Vitae, devient la condition et la possibilité de la paternité responsable, comme il met de façon renouvelée et cachée en valeur la place de Marie dans notre Rédemption. Mon dernier livre Recevoir le féminin (*), qui est une contribution personnelle pour les 50 ans d’Humanae Vitae traite de ces différents sujets. Il ne sera pas dit que des femmes ne sont pas profondément reconnaissantes au bienheureux Paul VI… elles sont certes discrètes mais elles sont nombreuses au service de la vie.
(*) Recevoir le Féminin, Gabrielle Vialla, voir ici.
Venez à l’écart
Venez à l’abbaye Sainte-Anne de Kergonan les 4 et 5 août pour célébrer les 50 ans d’Humanae Vitae.
Week-end spécialement adapté aux étudiants, fiancés, jeunes foyers (0 à 20 ans de mariage) et aux prêtres qui marient.
Avec le Cardinal Robert Sarah.
Tous les détails ; programme ; inscription sur le site dédié à l’événement : kergonanhumanaevitae.fr
Recevoir le Féminin
Une méditation dense sur la femme dans la société et dans l’Église, à travers la Parole de Dieu et l’expérience humaine.
– Une lecture des textes bibliques, pour répondre à des problématiques actuelles,
– Le cycle féminin médité en lien avec les mystères du Rosaire,
– L’annonce d’une sexualité qui rime avec intériorité,
– Une maternité et une paternité harmonieuses,
– Un regard sur Marie pour mieux situer la femme dans l’Église.
Préface d’un monastère bénédictin.
Gabrielle Vialla, mariée et mère de famille nombreuse, est passionnée par la théologie « domestique », en référence à l’église domestique. Elle s’appuie sur son expertise en physiologie féminine, sur de nombreuses rencontres avec des couples et des prêtres.
À voir : la 4e de couverture , la table des matières , la préface et l’avant-propos
On en parle dans Aleteia, Famille Chrétienne, Cathobel, Mauvaise Nouvelle, Femme à part, Zelie (podcast)
Recevoir le Féminin, Gabrielle Vialla, édition fecondite.org, mai 2018, 14 €
21 x 14.8 cm, 192 p. ISBN 978-2-9551126-3-2
En librairie, sur Amazon, Fnac, la Procure, l’Emmanuel, Livres en famille (librairie indépendante)
etc. (diffusé par AVM)
Ou acheter ici sur notre site :
14,00€Ajouter au panier
Humanae Vitae, texte intégral commenté
Nous avons la joie de vous annoncer un Humanae Vitae, texte intégral commenté, paru chez ARTÈGE (août 2018).
Nous avons pris le parti de ne pas alourdir l’encyclique, si claire, précise et synthétique, mais de la mettre en valeur en donnant quelques pistes, tirant parti des 50 ans de recul que nous avons aujourd’hui.
Cela donne un beau petit livre, en couleurs. Tous les efforts ont été faits pour optimiser le prix : 3,5 €
Commandez-le dès maintenant en librairie, sur Amazon, la Procure, etc. Voir le livre sur le site de l’éditeur
Paroisses et associations amies, nous contacter.
Homélie de Pentecôte à l’abbaye Notre-Dame de Triors
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Solennité de la Pentecôte, Dimanche 20 mai 2018,
Notre Dame de TRIORS.
Mes bien chers Frères, mes très chers Fils,
Nous fêtons en ce jour la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres ; les Actes des apôtres nous en font le récit (2,1-11). Mais la portée de l’événement en est donnée dans le discours après la Cène dont nous venons d’entendre ce fragment (Jn. 14,23-31). Il nous apprend que le Bon Dieu souhaite habiter et faire sa demeure en nous (14,23), Il nous veut unis de tout cœur avec Lui par l’obéissance, vertu qui fait aimer avec Lui et en Lui les mêmes réalités : Si quelqu’un m’aime, il garde mes paroles (14,23). En conséquence de quoi, l’évangile dévoile le grand mystère du récit des Actes des apôtres, à savoir que le Consolateur, l’Esprit-Saint nous est envoyé par le Père pour nous enseigner l’unique Nécessaire de l’union à Dieu, l’unique Nécessaire de l’existence (Cf. Luc 10,42). L’union du Père et du Fils dans le Saint-Esprit met le sceau à notre foi en l’unicité de Dieu proclamée tout au long de la Bible. L’Esprit-Saint nous enseigne le mystère de Dieu, nous rappelant en outre tout ce que Jésus a dit pour que nous menions bien notre vie (14,26). A Jésus, prédicateur extérieur dans la vie publique, succède maintenant ce prédicateur intérieur, qui purifie notre conscience pour mieux l’éclairer et la faire courir dans la voie du précepte de l’amour (RB Prol.).
La paix apportée par Jésus peut alors se répandre ; elle ôte tout trouble (14,27), elle donne de comprendre l’importance de son départ, condition nécessaire pour bénéficier de l’influence du Saint-Esprit, autrement dit, pour nous faire admirer dès ici-bas l’union en Dieu des divines Personnes. Toute beauté, toute joie, toute paix vient de là ; toute beauté, toute joie, toute paix qui ne vient pas de là est fausse. Et cette effusion du Saint-Esprit à la Pentecôte n’est pas le dévoilement d’une spéculation purement intellectuelle, il ne s’agit pas d’une table des matières exhaustives de tout savoir possible : il n’est pas là avec des syllogismes irrésistibles. La doctrine surnaturelle qui survient sur les Apôtres va beaucoup plus profond, elle est intégrale et prend toute leur vie : sa chaude lumière transforme leur comportement.
Les épîtres catholiques que les Apôtres nous ont laissées (Pierre, Jean, Jacques, Jude), dénotent cette radicale transformation ; les pensées du ciel les soulèvent d’enthousiasme et leur donnent cette stratégie apostolique qui a changé la face du monde. Ils veulent nous les faire partager, non pas « du bout des lèvres », mais à plein cœur. Ignis, le feu de Pentecôte est celui de la charité qui ambitionne de brûler en holocauste la vie toute entière. Après eux, les Pères de l’Église ont renouvelé l’histoire humaine au contact de la Parole révélée devenue feu dévorant qui embrase et souffle, ouvrant toutes les portes blindées de l’histoire des hommes. Siècle après siècle, la Pentecôte poursuit sa marche de géant.
Pourtant sous nos yeux, l’inverse semble s’imposer. Les signes visibles de Dieu disparaissent, ceux du démon se multiplient : Tertullien dit de lui qu’il singe Dieu. Malgré tout la Pentecôte est là, humblement triomphante, dénonçant sans sarcasme l’inanité de ses caricatures falsifiées. Et cela est extrêmement concret : voici 50 ans en mai 68 de prestigieuses et fallacieuses promesses furent faites pour éviter tout effort moral. Faites-vous plaisir : l’adage qui sévit toujours, prétend aider à supporter le triste présent avec son décor sans âme ; mais le divertissement pascalien devient le grand ennui, ce mal de vivre que, à juste titre, la jeunesse cherche à fuir. L’adage touche surtout la vie affective « sans risque » comme on dit, c’est-à-dire en révolte contre l’ordre divin. La loi Neuwirth a consacré cette transgression, enclenchant peu après la loi Veil.
Mais voici 50 ans également, le Bx Paul VI promulguait à l’automne l’encyclique Humanae Vitae pour réaffirmer à l’inverse le beau projet de Dieu sur le mariage humain. Le vent de Pentecôte continue : par là, le futur saint donne la clé de notre bonheur, à l’image et ressemblance divine. Les clichés et les refrains de l’époque -ils sévissent toujours et plus que jamais devant nous- y sont retournés, pour dégager en faveur de l’Esprit de Pentecôte la beauté du projet divin sur le mariage humain. Ses exigences, certes, font peur au regard superficiel, mais le bel effort qu’il requiert, donne à l’affectivité de s’épanouir, la libérant du mensonge pour déployer son énergie de vie et toutes ses virtualités.
La Pentecôte se poursuit ainsi avec son vent qui décoiffe, mais surtout avec sa flamme qui réchauffe. La contre-Pentecôte continue de légiférer dans le vide, cherchant en vain à ordonner le désordre, à équilibrer les déséquilibres affectifs après les avoir adulés. On dirait un médecin sans foi ni loi, s’épuisant vainement en soins palliatifs pour les situations sans nom qu’il a créées.
L’évangile de la vie, comme l’eau chaude, n’est pas à inventer : il est là dans la droiture de tout coeur humain ; il est à respecter et à aimer. Un livre vient de paraître laissant chanter la beauté du projet divin qui passe par le respect de la femme. Titré Recevoir le féminin (Gabrielle Vialla, édition Fécondite, mai 2018), il fait découvrir le trésor où Dieu a déposé tant de merveille et de délicatesse. Méditer l’objet de la fête de ce jour nous met nécessairement en contact avec la réalité de la famille, de la femme donc et de l’homme d’aujourd’hui. L’actualité la plus criante ne peut être éclairée que par l’Esprit-Saint qui donne d’analyser sans vaine peur le monde d’aujourd’hui. L’Esprit des prophètes a toujours vocation de renouveler la face de la terre, de la mettre dans la joie et dans Sa paix.
Le Cénacle fait sortir les apôtres pour mettre l’incendie d’amour à l’univers. Au dedans, le recueillement de Marie la Mère de Jésus avec les autres Marie de l’évangile porte la fécondité de leur apostolat. Elle est fêtée désormais par la liturgie comme la Mère de l’Église, protégeant le rayonnement divin de celle-ci pour le salut des hommes, amen, alleluia.
Dom Courau, père abbé de Triors
Des actes honnêtes et dignes
Adresse aux abbés de la Fraternité saint Pierre pour un peu de réalisme en ce qui concerne le mariage. Une réponse d’époux catholiques au dossier Théologie du corps de « Tu es Petrus ». Gabrielle et B. Vialla
« Ne le savez-vous pas ? Votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint, lui qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ; vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes, car vous avez été achetés à grand prix. Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps. » 1Co 6, 19-20.
Nous laisserons le soin aux théologiens de lister les erreurs historiques, logiques, théologiques du dossier et appelons de nos vœux des réactions nombreuses. Pour nous-mêmes simples fidèles il semble évident qu’il faille distinguer l’œuvre d’un pape canonisé des interprétations non encore autorisées par le Magistère.
Cela étant, comme laïcs promoteurs de la régulation naturelle des naissances en tant qu’apostolat en faveur de la famille, nous avons des éléments pratiques à apporter.
Des théologiens thomistes seront attachés à la démarche métaphysique et donc à recevoir la réalité telle qu’elle est. Car « le diable porte pierre », et les développements les plus récents de la culture de mort mettent paradoxalement en lumière des éléments de vérité contenus dans l’œuvre du Créateur dont nous n’avons pas encore tiré toutes les conclusions. Nous en proposons deux ici de façon concise, et vous renvoyons à nos ouvrages Confidences Billings à un frère prêtre et Recevoir le féminin.
- La réalité du cycle féminin.
Il est de bon ton de porter la réflexion morale conjugale, en ce qui concerne la régulation naturelle des naissances, sur l’usage des périodes dites infertiles.
Or les progrès techniques de la pharmacologie la plus récente en matière de contraception hormonale consistent justement à agir sur cette période post-ovulatoire, dite infertile, afin de rendre l’ensemble du cycle infertile. Ce qui amène à se pencher plus finement sur la physiologie fine du cycle féminin. Et oh merveille, on constate que toutes les phases du cycle sont en faveur de la vie, contribuant à la possibilité de la procréation.
Les termes prophétiques de l’Église telle que le Bx Paul VI nous les donne dans Humanae Vitae, sur la nécessaire « ouverture à la vie » pour toutes les unions des époux, n’ont donc rien d’une hypocrisie. De nombreuses erreurs de raisonnement viennent d’un vocabulaire inadéquat. S’il avait eu la connaissance du cycle, saint Thomas lui-même n’aurait sans doute pas raisonné à partir de termes qui ne représentent pas adéquatement la réalité. Il faudrait parler de « temps où une union ne peut aboutir à une conception » et non de période infertile. Ce réalisme pratique amène à poser différemment les problématiques.
La fin procréative de l’union conjugale est résolue lorsque d’une part l’acte conjugal et d’autre part le cycle féminin sont pleinement respectés. On peut s’interroger sur les raisons de privilégier telle ou telle période du cycle, sur la générosité à laquelle sont appelés les époux… mais un certain nombre de faux problèmes, comme l’analogie alléguée entre contraception et utilisation des périodes agénésiques, tombent d’eux-mêmes. Comme celui qui consisterait à distinguer des fins de l’acte conjugal non pour les unir, mais pour les opposer finalement à force de les hiérarchiser. Ce faisant on travaille d’ailleurs analogiquement à ce que fait déjà la mentalité contraceptive, on dissocie ce qu’il convient d’unir de façon « indissoluble » (Humanae Vitae n°12). Pour aller plus loin sur cela, nous vous renvoyons aux partie II et III de Recevoir le féminin.
- La réalité de l’acte conjugal lui-même.
L’expérience du terrain nous a instruit de ceci :
– Un acte conjugal chaste (la chasteté est aussi pour l’acte conjugal et concerne la pureté des époux) est foncièrement un acte qui ne s’oppose pas à la dimension procréative.
– A contrario, un acte conjugal procréatif, à l’ère de la pornographie n’est pas toujours un acte qui honore la pureté des époux. De plus en plus de femmes se plaignent de tel geste, telle demande de leur mari qu’elles subissent et qui viennent directement de la pornographie, mais qui est « justifié » a posteriori parce que l’union a fini par être complète et sans moyen de contraceptif.
D’autre part, nous avons à plusieurs reprises reçu des couples « de la Tradition » qui étaient instruits de l’illicéité de la contraception comme de la fivete, mais qui ne voyaient pas la difficulté de l’insémination artificielle.
Le mauvais débat des fins du mariage, absolutisé sans tenir suffisamment compte du Magistère récent, qui répond aux attaques de la culture de mort actuelle, participe à la grande confusion chez les fidèles en ce qui concerne la réalité de l’acte conjugal lui-même, et de sa dignité.
Nous ajoutons ici que systématiquement maintenant Gabrielle demande aux dames qui vivent des difficultés avec leur corps (observation, frigidité, etc.) si elles n’ont pas été « bousculées » par leurs maris. Et malheureusement c’est loin d’être rare. Nous nous interrogeons et portons à votre attention le manque de conscience de la dignité propre de l’acte conjugal comme de la personne de l’épouse. Car soyons clairs : si l’on met en compétition les fins du mariage, de façon rigoriste, c’est la femme qui trinque. Pas l’homme ! L’homme ne porte pas les enfants. Sa sexualité est plus rapide et nécessite moins de temps, moins d’attention.
Si la dimension procréative est terriblement abimée, aujourd’hui, par la contraception et l’avortement, la dimension unitive n’en est pas épargnée. Elle aussi est méprisée. Il s’agit pour les époux de trouver auprès de leurs pasteurs un soutien moral, spirituel qui tient compte de la réalité présente.
Pour aller plus loin : Confidences Billings à un frère prêtre (2e édition de 2015) chapitres 3 et 4, et les annexes.
L’expérience commune nous enseigne que les enfants vont bien quand les parents vont bien. Quand les familles vont bien, les paroisses vont bien. Les paroisses vont bien, quand les abbés sont conscients de ce que vivent les familles.
Merci aux prêtres qui sont conscients du combat spirituel des époux. Ils sont nombreux, nous le savons. Ils doivent être secrètement dépités de ce pétrus tourné en vinaigre. Vous pardonnerez ce mauvais jeu de mots, mais nous attendons confiants une prochaine cuvée exceptionnelle qui rende grâce pour l’aspect prophétique d’Humanae Vitae de Paul VI, dont nous célébrons les 50 ans, en juillet. Un pétrus qui reconnaîtra, pour le bien des familles, et pour un véritable respect de la vie, la sainteté de Jean-Paul II, sans saucissonnage de son enseignement ; un enseignement à lire dans le texte.
Qu’ils soient bien plus nombreux ceux (laïcs et prêtres) qui choisissent l’apostolat en faveur de la vie et de la famille, et acceptent de répondre à la misère qui découle des structures de péché.