Le film « Une seule chair » est un très beau message d’espérance. Les témoignages sont poignants ou touchants (dans le dernier chapitre des personnes non prévenues peuvent trouver certains passages éprouvants). Les couples interviewés forcent l’admiration. Ils disent face à la caméra tout ce que l’amour de Dieu est ! Leur mariage, avec Lui peut grandir dans l’amour et durer. Merci Seigneur !
Quels que soient le passé le plus rude, les épreuves, Dieu répond à ceux qui L’implorent : telle est la certitude qui découle de ce film. Je ne cache pas ma joie de voir que le terme de chasteté comme plusieurs belles définitions sont rapidement donnés. On y comprend très bien que la pornographie, la masturbation mais aussi l’adultère, même platonique dans le cœur, détruisent la communion conjugale. Des images fortes de démons sont associées à la pornographie. On mesure tout le combat spirituel.
Toutefois, dans ce travail de lumière, il existe deux éclipses :
La contraception est trop peu abordée. Dans plusieurs témoignages, la lassitude de la femme, comme l’incapacité de l’homme à la rejoindre dans son ressenti est très bien exprimée. L’impact est décrit comme considérable. Mais quelle a pu être l’influence de l’utilisation de la contraception, hormonale ou mécanique ? Le film ne le dit pas ; la patience nécessaire ensuite pour vivre la régulation naturelle des naissances et s’ajuster est à peine évoquée. Des justifications médicales ou circonstancielles sont invoquées pour refuser la contraception, mais malheureusement le sens profond de ce choix qui respecte la vie et la vérité sur le corps n’est pas dit clairement.
Comme le dit l’Évangile, il s’agit d’inscrire dans le temps la fidélité au Seigneur. Les expériences de Dieu doivent être ensuite soutenues grâce à des encouragements humains et spirituels. Le film témoigne des aides, de sessions, d’experts qui existent pour sortir de la pornographie, pour mieux gérer les émotions, la communication. Nous avons besoin d’entendre que des aides existent aussi pour arrêter la contraception…
Pourquoi taire la connaissance du cycle, qui nous enseigne sur l’altérité homme-femme, et le moyen de la régulation naturelle des naissances ? Y sont associés pourtant une joie profonde et peut-être plus cachée, comme d’inévitables difficultés, des souffrances, et la nécessité de la persévérance, du pardon de Dieu pour demeurer une seule chair. Cette connaissance fine du cycle pour se recevoir et s’offrir dans la différence des sexes est ignorée par le film. Pourtant la richesse de ce vécu, avec la possibilité de la guérison de Dieu, restent aujourd’hui très ignorées parce que la contraception dans toutes ses formes, comme la mentalité qui la sous-tend, semble même chez les chrétiens un présupposé inévitable, par auto-censure.
L’autre éclipse concerne la nécessité de la formation de la conscience des époux, afin qu’ils sachent discerner ce qui est chaste au sein de l’union conjugale. Une synthèse donnée en fin de film – trio du consentement mutuel, du fait d’honorer son mari ou sa femme, et de « la libération sexuelle » dans la chambre à coucher – est vraiment décevante. La bonne nouvelle sur le mariage est bien plus belle et plus exigeante. Dieu rend les époux libres grâce à l’assentiment qu’ils donnent à Sa Loi inscrite en eux !
On prétendra que l’on ne peut tout dire. Malgré tout, nul disciple honnête de Jean-Paul II, invoqué au début, ne peut taire la gravité de la contraception pour « une seule chair », comme la nécessité de la formation de la conscience. La contraception attaque précisément de l’intérieur la vérité interne de l’union des deux. Elle déforme le sens de la sexualité inscrit dans la conscience. La répercussion de la contraception est bien plus vaste qu’on ne le prétend. C’est bien la contraception avec sa mentalité d’un plaisir sans lien avec la fécondité, qui favorise les relations pré-matrimoniales, l’adultère, comme le recours à la pornographie de façon massive et pernicieuse.
Redisons qu’il est merveilleux de voir des chrétiens assumer face à la caméra la beauté et la cohérence du message de l’Évangile sur le mariage, avec une réalisation tout à fait remarquable. Tout est là pour la suite… une saison 2 ?
Sans doute plusieurs des témoins de la saison 1 pourraient témoigner de la beauté et de la libération d’une sexualité sans contraception. Jean-Paul II a donné les catéchèses de la théologie du corps pour que nous comprenions à quel point Humanae Vitae est un texte prophétique et libérateur. À toute l’équipe du film : N’ayez pas peur! 😉 Pour renforcer l’équipe, pour les impatients, il suffit de visualiser les témoignages de la chaîne Humanae vitae, de lire Ils ont osé les méthodes naturelles des Marion.
À l’approche de Noël, quelques chaleureuses personnes me demandent pour leurs cadeaux si j’ai écrit quelque chose cette année. Je suis touchée par la confiance ainsi montrée. En 2023, est sorti Éduquer la conscience dès l’enfance. Le livre traite entre autres de la conscience éclairée des époux à l’école de Jean-Paul II, et du travail de la conscience face à l’autorité du pape dans la pensée du cardinal Newman. Deux sujets d’actualité.
N’oubliez pas de prier pour moi. Je vous souhaite à tous une très sainte et belle fête de Noël.
Gabrielle Vialla