paru dans Le Salon Beige
Gabrielle Vialla vient de publier un ouvrage intitulé Bien vivre le cycle féminin, ouvrage pour les jeunes à partir de la puberté, illustré d’aquarelles de Pauline Nitsch. Ce livre, écrit sous forme d’une lettre à ses enfants, aborde le sujet du cycle avec pudeur et profondeur ; au moyen des 4 éléments. Il ne se situe que sur le plan naturel et n’aborde pas les notions de chasteté, régulation des naissances, méthode Billings, bible, magistère, catéchisme, encyclique Humanae vitae… Il ne s’agit pas d’éducation sexuelle et affective mais d’une réponse à deux questions fondamentales :
Pour la fille : comment se connaître et développer ses talents sans lutter contre le cycle mais en l’accueillant dans toutes ses dimensions, positives mais aussi difficiles ?
Pour le garçon : comment répondre à la saine curiosité sur le thème de la fille, pour gagner en maîtrise de soi, en fermeté vis à vis des sollicitations de la pornographie, et avoir de l’aplomb dans les discussions ?
Gabrielle Vialla a bien voulu répondre aux questions du Salon beige :
Dans votre ouvrage sur le cycle féminin, vous évoquez sa richesse et son impact sur les émotions, l’énergie, les capacités… mais est-ce vrai pour toutes les femmes ? Certaines femmes peuvent-elles ne rien ressentir, tandis que d’autres vivent difficilement leur cycle, avec des moments d’intenses douleurs ?
Chaque femme est unique. Le vécu du cycle est également unique, pour chacune. Pour certaines, l’impact du cycle sur les émotions, l’énergie ou les capacités sera très important ; pour d’autres ce sera moins perceptible. Pour quelques femmes malheureusement, il y a des pathologies comme l’endométriose ou le syndrome des ovaires polykystiques qui rendent le cycle douloureux ou pénible.
Un des objectifs du livre est d’interpeller sur l’impact du cycle au-delà de la douleur et de l’humeur. Ainsi une femme peu émotive, de caractère constant, peut découvrir la richesse des phases de son cycle dans un domaine qu’elle ne soupçonnait pas, comme les arts, la recherche intellectuelle, etc. Beaucoup de femmes ne tiennent pas compte de leur cycle pour leurs activités. Si le féminin cyclique a toujours été implicite mais présent, il est malheureusement nié ou considéré comme néfaste devenu l’installation de la pilule contraceptive qui gomme le cycle. Il y a quelques années, avant les scandales sanitaires, le chiffre de 80 pourcents de femmes d’une classe d’âge sous contraception hormonale avait été atteint.
Aujourd’hui beaucoup de personnes sont en colère d’être femme. La bonne nouvelle c’est que nombreuses aussi sont les mères qui aimeraient proposer quelque chose de positif à leurs filles, même si elles-mêmes n’ont rien reçu de leur propre maman. Ce livre est une modeste contribution pour aider les parents dans un nouveau défi ; celui de transmettre la beauté du féminin, dans sa complémentarité avec le masculin, dans une culture qui promeut l’indifférenciation.
Cet ouvrage est destiné aux adolescents. À partir de quel moment faut-il, selon vous, évoquer ce sujet avec nos enfants ? Sachant qu’ils sont sollicités de plus en plus jeunes, dans l’environnement actuel.
Vous l’avez compris, ce livre est d’abord destiné à la transmission intrafamiliale. C’est aux mères de famille de discerner quand le jeune sera susceptible d’être intéressé. Pour les demoiselles, quand les menstruations sont installées, elles pourront commencer à repérer ce qui y est décrit. J’ai quatre grandes filles et chacune a été sensible à des choses différentes.
Pour les jeunes hommes, le livre répond à la saine curiosité qu’ils peuvent éprouver vis à vis des demoiselles. Certains disent que cette connaissance que leur a transmis leur maman leur donne un certain aplomb et une liberté, face à des camarades grivois qui voudraient les entraîner.
Ce livre est très pudique, il peut trouver sa place dans des bibliothèques de collège, lycée, lieux de retraites, mais aussi dans une salle d’attente de professionnel de santé car il ne se situe que sur le plan naturel. Il peut être conseillé aussi bien par des religieuses et des prêtres, que par des professeurs. En revanche, il ne se substitue pas à l’éducation sexuelle et affective car il ne traite pas des relations d’amitié, ni de l’amour, ni de l’anatomie… Il décrit simplement le temps féminin, riche de 4 phases différentes.
Pensez-vous que le mouvement écologiste actuel, dans sa volonté de dénoncer la pollution de l’environnement, parvienne à remettre en cause la contraception, qui porte atteinte à la nature des femmes ?
Il y a indéniablement une remise en cause profonde des hormones contraceptives.
Les femmes se plaignent de plus en plus ouvertement du poids intolérable qui leur a été imposé par les hormones contraceptives : baisse de libido, dépression, graves soucis de santé… Elle se plaignent aussi, à raison, du silence médical qui ne les a pas prévenues de ces méfaits qu’elles ont supporté quelquefois de longues années avant d’en prendre conscience. Mais l’idéologie de la sexualité sans enfant, sans responsabilité est si forte qu’on continue à prescrire massivement la pilule aux jeunes filles, trop tôt, trop longtemps sans raison médicale.
D’autre part, si le mouvement écologiste réagit au tout hormonal, il est le plus souvent malthusien, favorable à la contraception et à l’avortement.
La contraception change donc seulement de vitrine. Moins de pilules, mais plus de stérilets, plus de contraceptions mécaniques. Par ailleurs, certaines femmes veulent une revanche sur l’homme avec la promotion de la vasectomie et de la contraception masculine. L’écologie ne nous fera pas faire l’économie du travail de la culture de vie. Au contraire ! On a le choix entre une belle écologie intégrale au service de la vie, ou une écologie idolâtrique de la nature où le petit de l’homme est le pire danger…
Donnons à nos jeunes les ressources nécessaires à leur épanouissement personnel et les arguments nécessaires pour influencer leur génération.
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